MA PREMIÈRE TÉLÉ (À Florian).

 Histoire triste

 Parfois, quand je discute avec des personnes de 30-40 ans, certaines me demande si je me rappelle de ma première télé. 

 Un peu que j'me souviens de ma première télé !

C'était en 1979 à l'hôpital de Genève. 

 J'avais 5 ans et quelques mois, j'avais été admis en pédiatrie pour une leucémie à l'Hôpital Cantonal de Genève (HUG).

 Je me souviens que l'on m'avait fait avaler un espèce de liquide jaune, tellement degueu que je l'ai recraché sur l'oreiller... 

On me prenait du sang d'un côté pour m'en remettre de l'autre... Enfin, je ne suis pas sur que l'on m'en prenait, mais c'est le sentiment que j'avais.

Je me rappelle encore de la poché de sang accrochée au bout de cette espèce de perche à crochets, avec le tuyau qui m'arrivait dans le bras gauche et le sang qui y affluait. 

 Et il y avait aussi les piqûres. Et comme je détestait ça (je n'aime toujours pas d'ailleurs), je me debattais comme un beau diable !

 Un jour, excédée, une infirmière m'a dit qu'on me changerai bientôt de chambre, et que si j'étais sage et que je me laissai faire on me mettrai dans une chambre avec télé. Mais si je continuais à me "rebeller" je n'aurais pas de télé dans la chambre. 

Une télé ! Ouah ! À l'époque, la seule télé que mon frère, ma soeur et moi pouvions voir c'était celle de pépé quand on allait parfois chez mes grands-parents le dimanche, en France.  Et encore,  on ne choisissait pas les programmes, c'était papy qui s'en chargeait. Et bien souvent c'était le journal télévisé.

 Alors oui, je voulais bien être sage pour pouvoir regarder la télé. 

 Et donc, quelques jours plus tard on m'a changé de chambre, et il y avait bien une télé, accrochée au plafond. Et une télé couleur ! Alors que papy en avait une en noir et blanc !

 Bon, la chambre n'était pas vraiment belle, mais elle donnait sur le parc de l'hôpital, et elle était équipée d'une table et d'une chaise en plus du lit, et surtout il y avait la télé ! Et je pouvais choisir les programmes... 😀

 Mais c'était une chambre aseptisée, et les rares visites autorisées était obligées de passer par une sorte de sas de décontamination. Chaque personne qui rentrait dans la chambre devait se munir d'une blouse, d'un pantalon, de chaussons par dessus les chaussures et d'un masque.

Au début ça faisait un peu peur... Mais j'étais content de voir d'autres personnes que les infirmières ou les docteurs. 

A suivre...